10 avril 2017

Les nouveaux bacs de transport PP+ modulables sont désinfectables thermiquement

Les nouveaux bacs de transport PP+ modulables sont désinfectables thermiquement

Le Département de stérilisation centrale (Centrale Sterilisatie Afdeling - CSA) de l'UMC Utrecht travaille depuis 2007 avec la désinfection thermique des bacs de transport. Les bacs de transport sont désinfectés dans une machine à laver pour chariots, à haute température (90 degrés Celsius) afin de maintenir des cycles les plus courts possibles. Cela impose de remplacer souvent le matériel.

Le plastique des bacs actuels présente des signes d'usure au bout de quelques mois seulement. Cela fait des années que l'UMC Utrecht recherche des bacs de transport capables de résister à la désinfection thermique. Il semblerait que la solution ait aujourd'hui été trouvée.

Jeroen de Geus est l'expert en matériel médical stérile (Deskundige Steriele Medische Hulpmiddelen - DSMH) de l'UMC Utrecht. Il travaille au centre universitaire UMC depuis 1982. À l'époque, le centre s'appelait encore l'AZU. En 1997, l'AZU a fusionné avec le Wilhelmina Kinderziekenhuis puis plus tard avec la faculté de médecine de l'Université d'Utrecht, pour devenir l'Universitair Medisch Centrum Utrecht.

Le CSA est le point central du processus logistique journalier continu. Les instruments médicaux sales arrivent dans des bacs de transport depuis les blocs opératoires, les policliniques et les services de soins. Ils sont ensuite nettoyés, désinfectés, stérilisés et conditionnés avant de refaire le même chemin en sens inverse. Les instruments et les bacs de transport sont soumis à un processus de nettoyage séparé. Les instruments vont dans une machine à laver pour instruments, les bacs dans une machine à laver pour chariots. "Trois types de bacs de transport du CSA sont en circulation dans l'UMCU", explique Jeroen de Geus. "Des petits bacs non-modulables pour les petits instruments, des seaux pour les spécula vaginaux par exemple et des bacs de transport modulables plus grands pour les filets d'instruments et les scopes flexibles."

Dégradation matérielle à haute température

Jeroen de Geus : "Auparavant, tous les bacs de transport étaient encore nettoyés et désinfectés à la main. Suite au déménagement de l'hôpital sur le site actuel en 1989, nous avons commencé à travailler avec une machine à laver pour chariots qui effectuait une désinfection chimique. En 2007, nous avons délibérément opté pour la désinfection thermique du fait qu'elle représente la forme de désinfection la plus efficace et est préférée à la désinfection chimique (directive WIP Politique de nettoyage, désinfection et stérilisation), dans la mesure du possible, en raison de sa courte durée et de la garantie d'un processus validé et reproductible."

"Nous maintenons les cycles de nettoyage les plus courts possibles : le processus dure aujourd'hui 20 minutes. Cela signifie que la température monte jusqu'à 90 degrés environ. Cela fait des années que des problèmes matériels se posent avec les bacs de transport de plus grande taille. Au fil des années, nous avons essayé des bacs de transport de différents matériaux et fournisseurs, mais la dégradation continuait à apparaître rapidement, trop rapidement même.  Le matériel devient fragile, des fissures et des fentes apparaissent et au bout de six mois environ, les bacs sont quasiment inutilisables. C'est un gros problème. Près de 50 bacs circulent ici chaque jour et ils revêtent une importance capitale dans la chaîne de stérilisation."

Des résultats satisfaisants

Jeroen de Geus s'est renseigné auprès des hôpitaux et même à l'étranger, mais partout les mêmes problèmes revenaient. En 2015, l'UMC s'est à nouveau tourné vers All Modul, spécialiste de la logistique médicale. "Ensemble, nous avons étudié un processus de développement de bacs de transport pouvant être nettoyés de façon mécanique et à haute température, tout en offrant une durée de vie plus longue à des coûts raisonnables." À l'issue de plusieurs tests avec de nouvelles compositions de plastique, All Modul est parvenu début 2016 à des bacs d'essai en polypropène modifié (PP+) qui résistaient bien aux températures élevées. Dès le mois d'avril, des test intensifs ont été lancés dans le CSA de l'hôpital qui consistaient à simuler sur une courte durée une utilisation de deux ans. Jeroen de Geus : "Les résultats ont été très satisfaisants."

Enfin une bonne solution

Depuis, une cinquantaine de grands bacs de transport jaunes en nouveau matériau PP+ sont en circulation. Ils ne présentent aucun signe d'usure. Les bacs restent lisses, ce qui se révèle très agréable également pour les collaborateurs du CSA. Les anciens bacs devenaient rugueux et 'piquants'.  Cela endommageait régulièrement les matériaux de conditionnement des produits stériles et les mains des collaborateurs. C'est à ce moment-là que ces bacs de transport étaient retirés du processus. Jeroen de Geus : "Nous manquions souvent de bacs. Et sans bac, cela devient problématique. Mais nous n'avions pas non plus envie de remplacer tous les bacs tous les six mois car cela représente un poste de dépenses supplémentaire important et inutile. Nous sommes donc soulagés d'avoir enfin trouvé une bonne solution."

Phase de test approfondie pour les nouveaux bacs de transport

À partir du 1er avril 2016, les nouveaux bacs de transport modulables ont été soumis à un test intensif au sein de l'UMCU. Les bacs ont été fixés aux chariots de chargement de la machine à laver et ont ainsi subi tous les processus mécaniques. 3 à 4 fois par jour, 15 à 20 fois par semaine. Cela a permis de simuler la charge de près de deux ans d'utilisation en peu de temps. La phase de test s'est terminée fin juin. Les bacs avaient alors subi entre 195 et 260 processus de nettoyage thermique.

À ce moment-là, ils ne présentaient encore aucun signe d'usure. Par la suite, le matériau "vierge" et le matériau testé ont été analysés dans un laboratoire externe. De manière tout à fait surprenante, certaines propriétés ont évolué de façon positive. La flexibilité a augmenté de 5 % et la résistance aux dommages causés par l'impact mécanique a même été renforcée de 10 %. Depuis, le CSA de l'UMCU travaille avec les nouveaux bacs de transport et en est très satisfait.

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